Synonyme de joie et de bonheur dans la grande majorité des foyers, l’arrivée d’un bébé implique toujours des bouleversements majeurs dans la vie de ses parents. Nuits plus courtes et hachées, pleurs ou encore maladies juvéniles sont autant de facteurs de fatigue et de stress qui affectent le quotidien de centaines de milliers de pères et de mères.
Pour mieux cerner comment les jeunes parents réagissent à cette réalité et comprendre dans quelle mesure elle influence leur vie sentimentale et sexuelle, Sleepyz.fr a commandé à l’IFOP une étude auprès de 1 001 femmes et hommes parents d’enfants de moins de 3 ans.
Si les disputes liées à la répartition des tâches parentales sont fréquentes, cette étude montre que les parents réagissent différemment aux suites de l’accouchement, notamment en matière d’activité sexuelle. Les mères sont évidemment particulièrement concernées, et nombre d’entre elles rencontrent des difficultés à accepter leur corps et à croire qu’elles sont toujours désirables aux yeux de leur partenaire.
Les chiffres clés à retenir
- 81% des parents de jeunes enfants se sont déjà disputés à propos des tâches parentales
- 50% ont eu envie de rompre avec leur conjoint.e après la naissance de leur dernier-né
- 22% des mères ont accepté leur premier rapport sexuel après l’accouchement sans en avoir vraiment envie
- 48% font moins souvent l’amour qu’avant la naissance de leur enfant
- 75% des parents ont déjà renoncé à faire l’amour pour une raison liée à leur enfant
- 33% des mères et 21% des pères ont moins envie de faire l’amour qu’avant la naissance de leur enfant
Des disputes jusqu’à l’envie de rompre
La fatigue et le stress qui accompagnent l’arrivée d’un bébé sont un terreau favorable aux disputes au sein du couple, particulièrement lorsque les tâches parentales sont inégalement partagées. Plus de 4 personnes sur 10 (41%) indiquent s’être déjà disputées à ce sujet, dont 15% disent que cela leur arrive « tout le temps ». 40% précisent par ailleurs que cela leur arrive parfois. Globalement, 81% des jeunes parents ont déjà été en conflit au sujet des tâches parentales contre seulement 19% qui disent que cela ne leur arrive jamais.
Ces tensions, lorsqu’elles s’ajoutent de surcroit à des difficultés antérieures, peuvent conduite à des issues douloureuses pour les couples concernés. Ainsi, plus de la moitié (50%) des Français interrogés par l’IFOP ont déjà eu envie de rompre avec la mère ou le père de leur dernier-né, dont 16% sont passés à l’acte. Les femmes (52%) sont en la matière plus nombreuses que les hommes (47%) à avoir pensé à mettre fin à leur relation avec le père de leur enfant. Un cas de figure qui affecte notamment les personnes issues des catégories socio-professionnelles les plus pauvres : 64% des femmes et des hommes percevant moins de 900 € par mois ont eu envie de quitter leur conjoint(e) et 30% des femmes l’ont fait.
Quand reprendre une activité sexuelle ?
Le délai qui sépare l’accouchement et la reprise d’une activité sexuelle avec pénétration vaginale varie grandement selon les couples interrogés et dépend de nombreux facteurs, physiologiques surtout. Quand près d’un quart (23%) a attendu moins de 3 semaines pour faire l’amour avec pénétration vaginale, 32% ont patienté plus de 7 semaines. Pour plus d’un tiers (35%), l’activité sexuelle a repris son cours entre 3 et 6 semaines après l’accouchement. Les plus jeunes sont également ceux pour lesquels les rapports sexuels reviennent le plus rapidement : les 18-24 ans attendent en moyenne 5,8 semaines contre 8,4 semaines pour les parents âgés de 35 à 49 ans.
Plus d’une femme sur cinq (22%) a accepté d’avoir un rapport sexuel vaginal après son accouchement pour faire plaisir à son partenaire, mais sans en avoir vraiment envie. 40% des mères qui se disent insatisfaites de leur vie sentimentale sont dans ce cas.
Plus souvent ou moins souvent qu’avant ?
Les Français sont globalement satisfaits de la qualité de leur vie sexuelle, et les jeunes parents n’échappent pas à la règle. Ils sont en effet plus de 8 sur 10 dans ce cas, quand bien même la fréquence des rapports a diminué pour près de la moitié des parents d’enfants de moins de 3 ans. Néanmoins, des différences notables apparaissent dès lors que l’on regarde le détail des chiffres. Les mères sont ainsi moins nombreuses (76%) que les pères (85%) à se déclarer satisfaites. L’âge des répondantes modifie également cette perception de manière importante : si 84% des mères âgées de 18 à 34 ans se disent satisfaites, la proportion tombe à 63% pour celles âgées de 35 à 49 ans.
L’arrivée d’un enfant entraîne des répercussions certaines sur la fréquence des rapports sexuels de ses parents. 76% des personnes interrogées le constatent contre 24% pour lesquelles aucun changement notable n’est à signaler. Mais cette fréquence différente n’est pas obligatoirement orientée à la baisse : parmi celles et ceux pour lesquels le rythme de l’activité intime a changé, près de la moitié (48%) indique faire moins l’amour qu’auparavant mais plus du quart (28%) constate une augmentation de la fréquence des rapports.
Faire trop de bruit ou être surpris…
La présence d’un jeune enfant à la maison est de nature, tous les parents le savent, à perturber l’intimité propice à des rapports intimes sereins et épanouis. Les trois quarts (75%) des parents ont déjà vécu ce type de situations, dont plus de la moitié disent que cela leur est souvent arrivé. La crainte de réveiller son enfant est celle qui arrive en tête : 56% des parents ont déjà renoncé à faire l'amour pour cette raison, les pères (60%) semblant plus réticents que les mères (53%). À peine moins nombreux (54%) sont ceux qui ont abdiqué par peur d’être surpris en plein acte. Plus de la moitié des mères (53%) ont pour leur part évité un rapport sexuel parce qu’elles n’étaient pas à l’aise avec leur corps.
Près de la moitié (48%) des parents déclarent avoir déjà fait l’amour alors que leur enfant dormait dans la même pièce. C’est notamment le cas de 56% des jeunes âgés de 18 à 24 ans. Et un tiers (33%) a déjà été surpris en plein acte par l’un de ses enfants.
Libido à géométrie variable
Nombre de jeunes parents, les mères tout particulièrement, font état d’une baisse de leur libido dans les semaines, voire les mois qui suivent l’accouchement. Mais comme pour la fréquence des rapports sexuels, il n’y a pas de règle établie en la matière et quand certains voient leur désir s’amoindrir, d’autres au contraire le voient croître. Et en l’espèce, les différences entre femmes et hommes sont assez nettement marquées puisque 54% des pères ont plus envie de faire l’amour après la naissance de leur enfant alors que seulement 39% des mères font mention de ce désir. Dans le détail, près de la moitié (46%) des hommes interrogés disent en effet avoir plus envie de faire l’amour avec leur compagne qu’avant l’arrivée du bébé contre un tiers des femmes (33%). Elles sont également 29% à dire qu’elles ont moins envie de relations sexuelles depuis leur accouchement contre 21% des hommes, tandis qu’un tiers (33%) des pères et 38% des mères estiment que leur désir est équivalent à celui qu’ils éprouvaient avant la naissance.
Les raisons qui expliquent la baisse de la libido des jeunes parents, qu’elles soient psychologiques et/ou physiques, sont multiples. La fatigue liée à un nouveau rythme de vie et à un sommeil généralement perturbé touche 92% des mères et 86% des pères qui voient, femmes et hommes à égalité, leur énergie sexuelle baisser pour 86% d’entre eux. Au rang des facteurs relatifs au rapport au corps, 83% des femmes soulignent que leur prise de poids a eu une incidence sur leur libido et 80% expriment le fait de se sentir moins désirables aux yeux de leur partenaire.
La libido des mères est également affectée par les changements physiques liés à l’accouchement. Chez les femmes ayant éprouvé une baisse de leur désir de faire l’amour, 79% évoquent une diminution des sensations vaginales, 78% un regard négatif sur l’aspect de leurs organes génitaux et 76% des douleurs rencontrées lors de la pénétration vaginale.
Enquête menée par l'IFOP pour Sleepyz.fr du 5 au 22 août par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de 1 001 personnes, représentatif de la population de parents d’enfants de moins de 3 ans.
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